Les autres d’abord !   A Bethléem c’étaient les enfants d’abord !

Avec quelle énergie Jean-Bernard s’est engagé pour les plus petits !  D’abord pendant 15 ans à l’Hôpital Caritas – nommé maintenant « Secours aux enfants Bethléem », puis dans l’association que nous avons créée il y a 20 ans, « Les Amis des enfants de Bethléem ». Notre pari était, avec quelques amis − au retour d’un voyage en Terre Sainte en 2005 − de faire grandir, sourire, rêver les enfants de Bethléem et de la région, parce que, disait-il, c’est le lieu de l’humanité de DIEU.

Jean-Bernard était et reste le pilier d’un comité uni, ne comptant pas son temps au milieu de mille autres activités, tellement désireux de donner… de donner… aux enfants d’abord !

Que de rires, de joies, mais aussi d’énervements, d’inquiétudes, de difficultés nous avons traversés au cours de ces 20 années, engagés au mieux-être des plus petits à Bethléem, cet endroit si cher à son cœur. Ces enfants que nous avons toujours mis au centre de nos activités. Tout d’abord à la Crèche des Sœurs de Saint Vincent de Paul, puis dans la « Maison », notre centre de formation au cœur de la vieille-ville, à quelque pas de l’église de la Nativité.

Certains d’entre vous ont connu Jean-Bernard au cours d’un pèlerinage. Il était toujours tellement passionnant et passionné, avec ses deux casquettes de bibliste et d’archéologue. D’autres ont suivi ses sessions bibliques, l’ont rencontré dans sa communauté, ou ailleurs encore.

En Terre sainte, pour ses groupes de pèlerins, il a organisé des rencontres inoubliables. Les plus marquantes furent souvent celles des enfants de Bethléem. Après la visite traditionnelle de l’Eglise de la Nativité venait le temps d’un beau témoignage de vie dans notre Maison, qui rayonne toujours grâce à nos animateurs. Tous continuent, malgré la situation actuelle, de semer de la joie et de faire jaillir des sourires sur le visage des enfants.

Les enfants ont connu Jean-Bernard attentif à leur mieux-être, mais aussi joueur ! Oui… oui… Il n’hésitait pas à jouer au ballon sous les yeux ébahis des accompagnateurs. Il était en connivence avec les plus petits. C’était une autre qualité de Jean-Bernard, meurtri à la pensée de cette jeunesse enfermée derrière de hauts murs hideux. Lors d’une activité à laquelle nous avons assisté, l’animateur a demandé aux enfants de fermer les yeux et d’imaginer leur plus grand rêve. Tous ont dit : « Je voudrais voir la MER » Impossible aujourd’hui. Des jeunes de 20 ans ne l’ont toujours pas vue… Pourtant la Méditerranée n’est qu’à cinquante kilomètres à vol d’oiseau de Bethléem…

Lisa, qui, à Bethléem, travaille pour notre association depuis vingt ans, me disait il y a quelques jours : Jean-Bernard a toujours su motiver ses pèlerins autour des besoins et de la richesse des enfants de Bethléem. Il faisait entière confiance aux personnes vivant et travaillant sur le terrain et nous encourageait de plus d’une façon, à tenir et à continuer notre « mission ». Jean-Bernard a remué ciel et terre pour nous, toujours positif, entreprenant, tellement ouvert d’esprit et généreux de sa personne.

Et Lisa d’ajouter : Le ciel est si bleu, l’air frais, tout est calme. On aurait envie de croire que, vraiment, le pays est en route vers la Paix ! Cette Maison, où nous accueillons les enfants, est en ce matin d’automne, avec ses couleurs, sa lumière, ses petites agitations, tout imprégnée de ce qu’il a déposé : force, joie et persévérance.

Et Lisa continue : Jean-Bernard, ce serait bien réconfortant de te voir là, assis en bout de table, devant ton ordinateur, un petit café à portée de main… Oui ta présence a souvent été réconfortante : tu avais confiance dans notre travail, notre mission, malgré de réels obstacles.

L’ADEB (abréviation des Amis des Enfants de Bethléem) c’est la grande aventure, la belle aventure, le rêve et la réalité. Jean-Bernard a su magnifiquement consolider l’équipe locale, il l’a soutenue, respectée, encouragée, pour que toutes les actions entreprises auprès des enfants puissent se réaliser, durer, grandir. Sa foi dans les enfants était immense. Il stimulait ses groupes de pèlerins à s’engager en connaissance de cause : pour les enfants.

C’était tout cela, Jean-Bernard. Son plus grand souhait était que nous continuions à faire rayonner notre œuvre vouée à rendre une enfance à ces enfants.

Il y a quelques jours, il me disait encore « ce que nous avons entrepris ensemble, cette méthode novatrice inconnue en Palestine, la psychomotricité que nous avons importée il y a 20 ans, ne peut s’arrêter… » C’était une demande pressante.

Je sais qu’il compte aussi sur vous pour continuer à adoucir le quotidien des enfants de Bethléem.
Alors, innovons ensemble, il y a tant à faire, à imaginer !!!

Jacqueline Mardelle, 22 octobre 2025