De la peur… au leadership

Lorsque la petite Ritaj a rejoint notre groupe dans le cadre d’activités psychomotrices, le début fut loin d’être facile.
Elle n’était pas seulement nouvelle, mais était arrivée avec deux mois de retard sur le début de l’année scolaire. Tout lui paraissait étrange et déconcertant : la classe, l’enseignante, les enfants… et même moi, qui n’étais pour elle qu’un « intrus » dans son petit univers.

Lors de notre première rencontre, elle m’a regardé avec des yeux remplis de peur, puis a éclaté en sanglots, se cramponnant à son enseignante comme à une bouée de sauvetage dans une mer inconnue. J’ai essayé de la rassurer, de lui laisser le temps et l’espace nécessaires, mais la semaine suivante, rien n’avait changé. Ses larmes restaient sa seule réponse à toute tentative d’invitation au jeu ou à la participation.

Pourtant, je restais convaincu qu’il existe toujours une clé pour chaque petit cœur, et que notre mission est de la trouver, sans précipitation.

Et lors de la séance suivante… j’ai trouvé la clé ! J’ai décidé de commencer avec le groupe par l’activité « construction de la tour » — un jeu simple qui demande coopération et travail d’équipe. J’ai posé les cubes devant les enfants, et nous débuté le jeu… quand soudain, surprise : Ritaj fut la première à bouger !

Non seulement elle a participé, mais elle a dirigé son équipe avec enthousiasme et confiance. Elle a organisé les rôles, guidé les enfants, et son sourire grandissait à chaque mot d’encouragement reçu. D’une enfant craintive et silencieuse… à une petite cheffe qui connaît bien son chemin.

Voici Ritaj — et voilà l’effet de l’écoute, de la patience, et du moment juste qui permet à l’enfant d’ouvrir ses ailes et de s’envoler dans son espace de sécurité.

Témoignage de Nabeel, animateur, lors d’une session de psychomotricité en école publique